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redouble, l’assaut fut déclenché. Le front d’attaque britannique s’étendait de Maricourt à droite jusqu’à l’Ancre à gauche devant Saint-Pierre-Divion, enveloppant ainsi le saillant de Fricourt. Au Nord de l’Ancre, une attaque secondaire, ayant pour but de fixer l’ennemi, devait avoir lieu jusqu’à la hauteur de Serre ; enfin, plus au Nord encore, une troisième attaque, de caractère également secondaire, devait avoir lieu sur les deux flancs du saillant de Gommécourt. — De Maricourt à Serre, l’attaque devait être exécutée par la IVe armée, sous les ordres de sir Henry S. Rawlinson, avec cinq corps d’armée. L’attaque sur Gommécourt était confiée à l’armée de Sir E. H. H. Allenby.

Ainsi la principale attaque anglaise se faisait entre la Somme et l’Ancre, sur les deux flancs du grand saillant qui avait sa pointe à Fricourt. L’axe général de l’attaque pouvait être dessiné par la capitale de ce saillant, c’est-à-dire par la route Albert-Bapaume, en direction générale de Bapaume, autrement dit vers le Nord-Est. La distance d’Albert à Bapaume est de 20 kilomètres. Au contraire, l’attaque française à la droite se faisait par les deux rives de la Somme, en direction générale de Péronne, face à l’Est.

Le commandant anglais raconte ainsi l’attaque des troupes britanniques. Immédiatement avant l’assaut, les fourneaux préparés sautèrent sous les lignes ennemies et des gaz furent envoyés à plusieurs endroits devant le front. A travers cette fumée, l’infanterie se porta à l’attaque dans un ordre parfait. A la droite, le succès fut immédiat ; le village de Montauban était enlevé avant midi et, peu après, la briqueterie à l’Est et la crête à l’Ouest. D’après le carnet de route d’un officier allemand, le 6e régiment bavarois de réserve perdit, le 1er juillet à Montauban, 3 000 hommes sur 3 500.

Plus à gauche, devant Mametz, l’artillerie ennemie avait anéanti les parallèles de départ, et l’infanterie britannique avait 400 mètres à parcourir à découvert ; elle n’en atteignit pas moins son objectif, pénétra dans Mametz, arriva à la vallée qui est au delà, et établit un flanc défensif sur sa gauche, face à Fricourt. Tandis que Fricourt était ainsi débordé à l’Est, les tranchées au. Nord de ce village étaient enlevées, de telle sorte que la garnison allemande était pressée de trois côtés.

En continuant toujours vers la gauche, c’est-à-dire maintenant