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le 11, le village de Contalmaison, un tas de ruines farci de mitrailleuses, était entièrement occupé. Au bois de Mametz, le Quadrangle Support et ses positions accessoires furent enlevés le 10, ainsi que les trois quarts du bois, taillis mince et serré, barré de réseaux successifs avec mitrailleuses et postes fortifiés. Il n’en restait à l’ennemi que la partie septentrionale. Une première tentative, pour l’en chasser, par quatre bataillons, le 11 au matin, échoua. Nos alliés refirent une préparation d’artillerie de trente minutes, et attaquèrent de nouveau. Mais les mitrailleuses allemandes, dans leurs retraites impénétrables, avaient échappé à l’artillerie. Renforcées par les feux de l’infanterie et des minenwerfer, il fallut les forcer par un terrible combat au grand jour. À quatre heures de l’après-midi, les Anglais nettoyèrent l’angle Nord-Est, plus tard dans la soirée l’angle Nord-Ouest. Quatre mille prisonniers restaient à nos alliés, venant principalement du 16e régiment bavarois, du 122e wurtembergeois et de la 3e division de réserve de la garde ; il y avait aussi des hommes des 77e et 184e régimens.

À la gauche, les défenses d’Ovillers furent entamées le 7 ; à la droite, la ferme Maltz Horn fut prise le 9 ; le 8, le bois des Trônes, qui apparaît comme une ligne mince et effilée à un kilomètre au nord de cette ferme, avait été atteint par sa lisière Sud ; mais l’ennemi était très fortement organisé dans les parties Est et Nord ; du 8 au 13, il ne lança pas moins de huit violentes contre-attaques ; des parties du bois passèrent de mains en mains ; mais le 13, à la veille de la grande attaque décidée sur tout le front britannique pour le 14 juillet, la partie Sud était encore aux mains de nos alliés. Un petit groupe des Royal West Kent, qui avait pénétré dans la partie Nord, y était cerné et résistait héroïquement.


V

Pendant que les armées britanniques progressaient ainsi par leur droite, que faisait la VIe armée française ?

Là aussi, la préparation avait été longue et minutieuse. « L’arrière, durant quatre mois, dit une relation officieuse, a été un chantier où s’accomplissait une immense besogne. Des routes anciennes ont été élargies, d’autres nouvelles ont été tracées et le débit de ces routes était encore augmenté dans des