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les Rémois ne l’ont pas éteint ? Ces Rémois négligents qui ne s’étaient même pas donné la peine de mettre à l’abri leur merveilleux trésor !…

C’est l’incendiaire qui accuse les pompiers.

Thèse piteuse que démentent les faits et que l’Histoire n’admettra pas.


III. Ils ont osé écrire ceci : Ce fut un plan diabolique de lâcheté et de bassesse que de mettre les blessés allemands dans la cathédrale, afin de pouvoir abriter un poste d’observation sous le pavillon de la Croix-Rouge, jusque-là pieusement respecté par toutes les nations (p. 10).


L’âme allemande se révèle tout entière, effrontée, dans cette phrase stupéfiante, dont peut-être ils n’ont pas senti l’indécence. Car, outre qu’ils ne peuvent pas ignorer, que cette idée de rassembler leurs blessés dans la Cathédrale vient d’eux, que la paille y a été apportée pour cela, sur leur injonction formelle, par réquisition, et que, s’ils n’y ont pas installé eux-mêmes leurs blessés, c’est que la déroute du 12 septembre ne leur en a pas laissé le temps, c’est un défi à la conscience publique, ou une aberration du sens moral que de se compter, après ce qu’ils ont fait, au nombre des nations « qui pieusement respectent le Pavillon de la Croix-Rouge. »

J’affirme une fois de plus que jamais, à aucun moment, la Cathédrale-Ambulance n’a servi de couverture à un poste d’observation.

Cette accusation est plus qu’un mensonge : c’est un outrage, une infamie !

Cet entassement de mensonges, ces plaidoyers cauteleux finissent par alourdir cette discussion ; mais il nous faut la suivre jusqu’au bout et dire un mot encore d’un autre ouvrage volumineux de près de 500 pages, écrit avec plus de passion que de critique : La Culture allemande, le Catholicisme et la guerre[1], qui a été répandu à profusion dans les pays neutres.

Le chapitre IX, sous ce titre, La Guerre, l’Art et les Sanctuaires ,

  1. La Culture allemande, le Catholicisme et la guerre. Réponse à l’ouvrage français « La guerre allemande et le Catholicisme, « publié, en collaboration, par Georg Pfeilschifter, 30 novembre 1915.