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qu’on lui supposait, un bateau capable de contenir sa personne et sa faible suite, et la garantie qu’il pourrait vivre tranquillement sous la garantie et protection du gouvernement et jusqu’à ce qu’il ait été définitivement statué sur son sort par le ministre de S. M. Louis XVIII, d’accord avec les puissances alliées, à la décision desquelles il promettra même par écrit de se conformer. En conséquence, le conseil municipal demandait que le colonel suspendit la réunion que faisait M. Galloni à l’effet d’envahir le pays. Cette mesure, disait-il, est indispensable pour éviter tout inconvénient et empêcher la guerre civile. »

Les députés du Vescovato, le capitaine Simon Buttafuoco et M. Pierre Limarola, remirent l’adresse en mains propres au colonel Verrier, qui leur promit d’agir immédiatement. Il publia en effet un ordre du jour, où il désavouait publiquement et sévèrement Galloni, envoyé par ses ordres le 28 août en Balagne dans l’objet d’y dissoudre les compagnies franches commandées par MM. Fabbiani et Pietri. « Cet officier supérieur, disait-il, au lieu de dissiper les compagnies en faisant rentrer dans leurs foyers les hommes qui les commandaient, s’est de son chef, et contre mes ordres, arrogé le droit d’en créer de nouvelles, pour la solde desquelles il a dû frapper, arbitrairement et contrairement aux lois, une contribution sur les habitants de cette province. M. le chef de bataillon Galloni, ayant en outre méconnu mon autorité en refusant d’obtempérer aux ordres réitérés que je lui ai donnés de se rendre sur-le-champ à Bastia, où son service l’appelait, s’est rendu indigne de continuer les fonctions dont il était chargé. » En conséquence, le colonel le destituait et le remplaçait par un capitaine Tenaille Vaulabelle, adjoint à l’état-major.

Ayant ainsi réglé — ou cru régler — la question Galloni, Verrier passait à la question Murat et en décidait par une proclamation en date du même jour. Après une sorte d’historique du séjour du Roi au Vescovato, il énumérait les mesures que Murat avait prises pour recruter et organiser des compagnies ; il annonçait que des correspondances coupables étaient établies avec Bastia, et que l’on menaçait ouvertement de marcher sur cette ville pour s’en emparer : il déclarait le maire du Vescovato rebelle à la loi et à son souverain. « Tous ceux qui auront une communication quelconque avec la commune du Vescovato,