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qui recevront la solde de M. Murat, qui seconderont directement ou indirectement ses manœuvres, seront arrêtés et punis comme traîtres et rebelles. » Une sorte de levée en masse était ordonnée ; des mesures militaires étaient décrétées pour garantir Bastia de toute surprise : les habitants et les soldats étaient invités à « punir le perturbateur qui, violant les lois de l’hospitalité, voulait troubler la tranquillité des habitants et les exposer aux horreurs de la guerre civile. »

Les menaces du colonel Verrier étaient peut-être vaines, mais l’on était assuré que l’ultimatum de Galloni serait suivi d’effet. La mer était fermée par les Anglo-Siciliens : si Murat ne voulait point demander asile à la frégate anglaise, — et l’exemple de Napoléon n’était point pour l’encourager, — il fallait au plus tôt qu’il déguerpît du Vescovato. Ce qu’il fit le n septembre, en laissant, à l’adresse du colonel Verrier, une longue lettre de justification et d’apologie qu’il fit signer par un secrétaire hypothétique, Serra Longa, et qu’il fit imprimer quelques jours plus tard, — dès qu’il eut réquisitionné une imprimerie


FREDERIC MASSON.