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Ces deux calendriers ne diffèrent entre eux que parce que, dans le premier (employé par les orthodoxes), on ne supprime pas tous les quatre siècles les 3 années bissextiles dont Grégoire XIII a ordonné la suppression pour rétablir une concordance plus exacte avec la durée moyenne vraie de l’année. Il en résulte un retard du calendrier julien (dont l’année est en moyenne trop longue), retard actuellement égal à 13 jours et qui fait que le 1er janvier 1919 coïncide pour les orthodoxes avec notre 14 janvier 1919. Il convint, d’ailleurs, de remarquer que le jour où paraît cet article étant un mercredi (15 janvier 1919), c’est également un mercredi pour les orthodoxes, bien que pour eux ce jour soit le 2 janvier. C’est que le pape Grégoire XIII, lorsqu’il fit sa réforme, n’est pas intervenu dans la continuité de la semaine.

Pour mémoire, je rappelle que l’institution par César du calendrier julien, sur les suggestions de l’astronome Sosigène, avait pour base une durée de l’année considérée comme égale à 365 jours un quart exactement. Pour tenir compte de ce quart de jour, César tous les 4 ans, substituait à l’année ordinaire de 365 jours une année bissextile de 366 jours.

Or, il résulte du chiffre que nous avons donné ci-dessus que la durée vraie de l’année est légèrement inférieure à 365 jours un quart : il s’en faut de onze minutes et quelques secondes. C’est pour tenir compte de cette petite différence que fut instituée le calendrier grégorien. Cette petite différence est telle qu’elle arrive à faire un jour entier au bout de 128 ans, c’est-à-dire un peu plus de 3 jours en 400 ans. L’année julienne moyenne était donc un peu trop longue. C’est pour la rectifier que dans le calendrier institué par Grégoire XIII, et qui est le nôtre, on supprime tous les quatre siècles (dans les années séculaires dont les deux premiers jours sont divisibles par 4) une année bissextile.

Quoi qu’il en soit, les inconvénients suivants, sur lesquels il convient maintenant d’attirer l’attention, sont communs au calendrier julien et au grégorien et c’est pourquoi toute réforme qui y pallierait conviendrait également à l’un et à l’autre :

Le premier inconvénient de ces calendriers, — et il est plutôt extrinsèque, — est qu’ils ne sont pas universels. Je consacrerai une étude spéciale à l’examen des graves inconvénients qu’ont, au point de vue international, au point de vue des correspondances, des échanges commerciaux et financiers, la divergence et la multiplicité des calendriers actuellement employés dans le monde. Il est clair