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parc et château du Plessis sont donc perdus. Il s’agit de sauver Gury, mais, ce n’est pas assez, et la contre-attaque en forme de pince pour reprendre tout le terrain se prépare.

Le colonel Fournier qui la monte a tout de suite pense aux marsouins pour l’exécuter sur la gauche, tandis que le 56e bataillon de chasseurs opérera à droite sur la Porte Rouge, et que, descendant les pentes du bois de la Réserve, quatre compagnies du 236e aborderont le parc de face pour en entreprendre le nettoyage. Il s’entend sur place avec le lieutenant-colonel Modat qui confiera le commandement du petit corps expéditionnaire au commandant Reboul, celui-ci laissant son bataillon au capitaine adjudant-major. Ce polit corps expéditionnaire comprendra la compagnie Mestre, deux sections de mitrailleuses du bataillon Dorey (capitaine Beaufrère), un peloton du bataillon Fillaudeau (capitaine Dessendie), un autre du 3e bataillon (sous-lieutenant Grisez) : ainsi tout le régiment sera représenté et aura part à l’action ; plus un peloton du 97e (lieutenant Guillet), la 21e compagnie du 236e (lieutenant Gossard) et deux sections de mitrailleuses de ce régiment. C’est l’objectif d’un fort bataillon. La mission est donc la reprise de toute la position perdue. La difficulté de la manœuvre sera de passer d’une marche de front à une marche de flanc, formant mouvement d’enveloppement autour du village dépassé. Mais le terrain est favorable, car l’attaque suivra au départ le ruisseau du pré de Vienne qui coule dans un petit vallon propice au cheminement, caché par la croie que couronne le chemin de Gury à Lassigny. Cette crète, heureusement, a été gardée par le 3e bataillon du 97e. Ainsi la petite troupe pourra-t-elle atteindre la route du Plessis à Canny : c’est alors que se rabattant brusquement vers l’Est, elle marchera sur le village du Plessis où elle opérera sa jonction avec les chasseurs à pied venus par la Porte Rouge. Le peloton Guillet du 97e a pour ordre particulier de sauter sur le saillant Ouest du mur du parc au signal convenu pour commencer le nettoyage du parc. Enfin l’heure, fixée d’abord à quatre heures de l’après-midi, est retardée : on convient de cinq et demie. L’attaque des marsouins précédera d’une heure encore celle des chasseurs.

A cinq heures vingt, le bataillon de contre-attaque, formé à travers bois, lors des vues, est prêt à s’ébranler dans un dispositif échelonné : la compagnie du centre (compagnie Dessendie)