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certes pas toujours des progrès… consistent précisément dans le changement de certaines choses en usage.

Quoi qu’il en soit, on a proposé divers systèmes intermédiaires entre les systèmes décrits ci-dessus et le calendrier actuel. En particulier, M. Bigourdan, l’éminent astronome de l’Académie des Sciences, justement préoccupé d’éviter cette rupture dans la continuité traditionnelle de la semaine, a, dans un intéressant projet présenté, il y a quelques jours, à ses confrères, préconisé le système suivant qui supprime les jours hors date :

Chaque trimestre serait formé d’un premier mois de 31 jours suivi de deux mois de 30 jours ; toutefois, dans le quatrième trimestre, le dernier mois aurait toujours 31 jours, et l’avant-dernier en aurait aussi 31 les années bissextiles.

Ce système ingénieux supprime quelques-unes des défectuosités du calendrier actuel ; en revanche, il supprime aussi quelques-uns des avantages les plus nets des jours hors date, dont je ne vois pas pour ma part que l’adoption présente un inconvénient sérieux, en dehors d’une petite entorse à nos habitudes. La rupture de la continuité de la semaine ne me paraît pas plus difficile à accepter que la rupture de la continuité de la journée qui fut faite, lorsqu’on réalisa l’heure d’été pour la première fois ou lorsqu’on a adopté chez nous le méridien initial de Greenwich.

Pourtant M. Bigourdan a remarqué avec beaucoup de raison et une profonde connaissance de ces questions que la rupture de la continuité de la semaine, subdivision qui est liée aux traditions religieuses universelles, pourrait soulever de ce côté quelques difficultés.

Quoi qu’il en soit, l’exposé précédent aura suffi pour montrer qu’un accord, si souhaitable qu’il soit, n’est point encore établi dans ces questions, et c’est pourquoi il faut souhaiter, avec M. Deslandres, de voir l’Académie des Sciences en fasse une mise en point rapide qui permette de les soumettre avec chances de succès au Congrès de la Paix.

Parmi les réformes subsidiaires qui se rattachent à l’amélioration du calendrier, M. Deslandres voudrait voir déplacer l’origine de l’année et qu’on la plaçât au solstice d’hiver de manière à mettre les quatre trimestres en meilleur accord avec les saisons astronomiques. L’importance de cette considération me parait, l’avouerai-je ? pouvoir être discutée. Outre que la longueur des saisons est très inégale et que par conséquent la concordance en question ne sera jamais que très grossièrement