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date. Mais tandis que dans le système précédent, c’est le trimestre qui était la base, c’est ici la semaine : l’année est composée de 13 mois de 28 jours chacun (13 X 28=364), et chaque mois comprend exactement quatre semaines de 7 jours.

Dans ce système extrêmement logique et simple, le même quantième de tous les mois correspond au même jour de la semaine, et les mois ont une longueur identique. Il est clair d’ailleurs que ce système comporte, lui aussi, de nombreuses variantes provenant du jour de la semaine qui sera le premier du mois et de la place des jours supplémentaires. Ce système est encore plus logiquement rigoureux que le précédent, mais en revanche, et par une conséquence naturelle, il heurte davantage les habitudes séculaires. Le public admettrait-il une année de 13 mois ? Et je ne parle pas de la superstition du nombre 13, mais plutôt de la gêne, de la désorientation qui pourrail résulter pour les habitudes commerciales, de ces subdivisions, si commodes et si importantes, que sont le trimestre et le semestre.

Tel semble avoir été l’avis des membres du congrès de Liège pour la réforme du calendrier, puisque parmi les vœux qu’il a émis, je rappelle qu’il y a celui-ci : « que la division de l’année en 12 mois soit conservée. »

En somme, si l’on relit les vœux de cet intéressant congrès de Liège, on constate qu’ils tendent plutôt à l’adoption d’un système plus ou moins analogue au système Armelin. Je constate le fait sans vouloir me prononcer aucunement à ce sujet. Adhuc sub judice lis est.

n ne faut point se dissimuler d’ailleurs que de nombreuses questions subsidiaires peuvent être soulevées à propos de ces projets, et notamment celle des fêtes mobiles. Mais, comme il a été constaté à Liège, il semble qu’il ne se rencontre pas là d’obstacle insurmontable. Le principal reproche qu’on adresse de certains côtés aux systèmes par ailleurs si séduisants qui viennent d’être exposés est l’existence des jours hors date qui romprait, dit-on, la continuité de la semaine.

Cet inconvénient est-il aussi grand qu’on le dit ? Du fait que le dimanche a toujours été suivi d’un lundi jusqu’ici dans l’histoire de la chrétienté (et sauf en France sous la Révolution) s’ensuit-il qu’il y aurait un inconvénient réel, tangible à ce que le samedi fût parfois séparé du dimanche par un jour férié non daté ? On peut en douter, étant mis à part le respect légitime qui s’attache toujours aux vieilles traditions. Mais les progrès, ou du moins les réformes... qui ne sont