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Page:Revue des Deux Mondes - 1919 - tome 52.djvu/639

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des Messins et le maintien des conditions de paiement antérieures, sans même grossir le « présent » qu’acceptait l’honnête secrétaire. En novembre, c’était réglé. L’ancien petit syndic du collège de Navarre, déjà confirmé orateur, s’avérait homme d’action. Il allait se révéler homme de lutte.


II. — BOSSUET ET LA CONCURRENCE PROTESTANTE

Le Protestantisme a tenu, dans la vie de Bossuet, trop de place, les idées qu’il a exprimées à son sujet, surtout vers la fin de sa vie, sont encore aujourd’hui trop dignes d’attention, pour qu’il n’y ait pas intérêt à noter avec soin leur premier contact. Mieux encore que ses sermons de Metz, — et en tout cas autrement, — ses lettres de Metz nous le montrent.

Quatre d’entre elles parlent des Protestants : la première en date, adressée par lui, en avril 1655, au maréchal de Schomberg, gouverneur de la ville de Metz et du pays messin, en lui dédiant la Réfutation, qu’il vient de composer, du Catéchisme de la Réformation publié l’année précédente par le ministre protestant messin Paul Ferry ; — les trois autres, adressées, en février 1658, soit à saint Vincent de » Paul, soit à son confrère Demonchy.

Toutes quatre, disons-le tout de suite, ont le même caractère franchement polémique.

La première est un conseil chaleureux à Schomberg d’agir contre les Protestants : « Je ne vois rien de plus grand en votre personne que… cette inclination généreuse d’appuyer la religion, » non seulement « par votre exemple » mais « par votre autorité. » « Parmi vos conquêtes, il n’y en a point de plus glorieuses que celles que nous voyons tous les jours, par lesquelles vous gagnez à Dieu des âmes. »

Les trois autres lettres sont des dénonciations et des instances, auprès de saint Vincent de Paul, dans le même sens, afin que lui, aussi, il emploie l’autorité contre les ennemis de l’Eglise. C’est d’abord au sujet « d’une chose qui s’est passée » à Metz » depuis quelque temps et sera bientôt portée à la Cour. Une servante catholique décédée chez un huguenot, marchand considérable, a été étrangement violentée dans sa conscience. » Elle avait fait, « toute sa vie, profession de la religion catholique. » Son maître a prétendu que, « cinq jours avant sa mort.