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de la production américaine et dépassait de beaucoup plus du double celle du Royaume-Uni, 14 millions de tonnes contre 6 000.

M. Helfferich ennuierait avec orgueil les millions d’ouvriers employés dans les diverses branches de l’industrie et montrait avec quelle rapidité, au cours du dernier quart de siècle, cette main-d’œuvre s’était multipliée. Au premier rang, il signalait les industries de la construction, occupant plus d’un million et demi d’hommes et travaillant sans relâche à édifier usines et bâtiments d’habitation. Il montrait le progrès des communications postules, télégraphiques, téléphoniques, qui avait doublé, triplé, quadruplé, des chemins de fer, dont le réseau avait passé de 42 000 à 62 000 kilomètres, de la flotte marchande dont l’importance avait triplé et dépassait 4 millions de tonnes. Le commerce extérieur était, en 1912, de 25 milliards de francs, dont 14 à l’importation et 11 à l’exportation.

À ce tableau aux couleurs riantes, succédait une étude sur le revenu du peuple allemand, estimé à 57 milliards de francs. Ce facteur était examiné avec un soin particulier dans le principal des États allemands, celui chez lequel l’organisation financière était le plus perfectionnée. En Prusse, le nombre des habitants ayant un revenu inférieur à 1 125 francs, limite à partir de laquelle l’impôt est appliqué, était de 16 millions, leurs familles comprises ; tandis que celui des contribuables assujettis dépassait 7 millions et demi ; si on y ajoute les membres de leurs familles, on trouve qu’ils étaient 24 millions contre 16 de la première catégorie. M. Helfferich faisait remarquer que, dans la tranche des revenus de 1 125 à 7 500 francs, le nombre des contribuables s’était accru de 150 pour 100, que dans celle de 7 501 à 125 000 francs, il avait doublé ; que, dans la catégorie supérieure à ce dernier chiffre, il avait crû de 50 pour 100. Parallèlement, les salaires avaient doublé.

Passant au capital, l’auteur essayait de déterminer celui du peuple allemand. L’assiette de l’impôt complémentaire prussien, qui frappe précisément le capital, permet d’énoncer une estimation pour ce royaume ; en 1911, on l’évaluait à 200 milliards de francs, ce qui correspondrait pour l’Empire à 325 milliards. Mais de nombreuses additions devaient être faites à ce chiffre et le rapprochaient de celui d’un écrivain allemand, dont nous résumerons le travail un peu plus loin, et qui arrivait à un total bien supérieur.