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« Vous êtes le bouquet de l’affaire. » Eh bien ! soit, après tout j’en suis fier, car ça prouve que j’ai bien fait mon devoir.

Une carte postale me quitte et s’en va porter quelques aimables pensées à mes chères enfants.

J’éprouve une grande satisfaction en constatant d’après le journal que les Russes reculent avec habileté et ne se laissent pas acculer au désastre. De ce côté, quoique la situation ne soit pas brillante, il y a toujours espoir.

J’entre en communication avec M. Crabbé, pharmacien à Mons, qui est le remplaçant de Toone.

On nous fait sortir pour aller au préau ; arrivés au rez-de-chaussée, nous sommes près de retourner sur nos pas, parce qu’il n’y a plus de place. Mon Dieu, les patriotes sont nombreux…

Mardi, 24 août.

Le voisin L… a également appris que les juges ont la conviction d’avoir arrêté toute la bande qui travaillait dans les environs de Mons ; mais, à Bruxelles, ils reconnaissent être loin d’avoir obtenu le même résultat. Je vous crois…

Pendant que j’essaie de m’endormir, le disque d’argent s’avance, pareil à un cygne blanc dans l’azur étoilé.

Mercredi, 25 août.

Quel désastre dans notre affaire ! Il paraît que dans la région de Mons, plusieurs messieurs ont été arrêtés avec leurs femmes.

Je reçois une carte de mon père écrite par ma sœur ; sa teneur me procure une grande joie, mais l’écriture m’intrigue et préoccupe mon esprit. Mon père aurait-il désapprouvé ce que j’ai fait pour ma chère patrie ? Oh ! non, ce n’est pas possible, il ne peut pas m’en vouloir ; aussi, je chasse cette idée de mon cerveau.

Le paquet ne m’est point parvenu comme d’habitude, cela m’inquiète un peu.

Jeudi, 26 août.

Je fais des vers. Rien de saillant à noter.

Vendredi, 27 août.

Le soleil montre sa flamboyante frimousse et ses rayons viennent s’amuser dans ma cellule en passant d’un objet sur l’autre.