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et une frugale nourriture. Mais si les établissements scolaires des différents Etats admettaient quelques professeurs français, notre langue et nos idées se répandraient encore davantage.

Nos professeurs, nos savants pourraient rendre de grands services à l’enseignement supérieur. En quelques conférences, un sujet d’actualité pourrait être utilement exposé et les milieux intellectuels seraient heureux d’accueillir un ensemble d’idées nouvelles et d’entrer en communication directe avec les centres similaires de l’Europe. Réciproquement, nos étudiants entendraient avec grand intérêt telle personnalité qualifiée leur exposer la situation économique et politique de l’Amérique latine et suivraient utilement le développement de sa richesse et de ses institutions. Dans l’œuvre si intéressante qui, sous le patronage aussi généreux qu’intelligent de Mr James Hyde et de Mr A. Kahn, amène à l’Université de Paris des professeurs étrangers, il serait souhaitable de voir en plus grand nombre les maîtres de l’Amérique latine ; les Universités de province pourraient profiter de leur présence en Europe, en commençant par celles qui, comme l’Université de Toulouse, se sont déjà ouvertes naturellement au grand courant latin.


Nous avons en permanence au Brésil et au Pérou des missions militaires qui, avec des statuts très différents, poursuivent le même but avec le même zèle et la même compétence ; et les officiers français se tiennent avec beaucoup de tact dans la limite des attributions qui leur sont confiées ; ils nouent dans le pays, très naturellement, des amitiés qui sont un solide point d’appui pour notre influence. Ils se maintiennent en dehors des querelles politiques, et les Gouvernements leur savent gré de cette attitude, qui donne le meilleur exemple aux officiers de l’armée nationale ; ils sont d’un précieux concours au pays qui les emploie, tout en continuant à servir la France.

Les conférences qui dépassent le monde universitaire et s’adressent au grand public, sont généralement d’une actualité plus immédiate ; il faut laisser de préférence leur organisation aux initiatives privées, quitte à les seconder, surtout s’il s’agit de combattre la propagande allemande et d’exposer l’état actuel de la France et du monde, ou les causes et les opérations de la grande guerre, Qu’on ne s’y trompe pas : ce public