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Qu’on se souvienne du réconfort que nous apportaient, aux heures les plus graves, l’attitude de presque toutes les Puissances et leur entrée successive dans la lutte. Sans doute, beaucoup d’entre elles ne pouvaient y prendre une part active, mais néanmoins, c’était une grande force de nous sentir les champions du monde civilisé contre la barbarie et de savoir que tous comprenaient que la liberté du monde était l’enjeu de la terrible partie. Et aujourd’hui il n’est pas indifférent de sentir que nos justes revendications sont comprises dans leur modération, et de savoir qu’au besoin elles seraient appuyées, je n’en doute pas.

Évidemment, ce n’est pas dans l’Amérique du Sud que sera assurée la paix du monde, et que se résoudra le problème des réparations et de la sécurité. C’est sur le Rhin, par la constitution d’un État autonome et par la transformation de l’Allemagne, qui cessera d’être prussienne et de constituer ainsi une perpétuelle menace à la paix du monde. Mais puisque certains de nos alliés n’ont pas encore compris l’évidence de cette vérité, peut-être ouvriront-ils les yeux quand elle apparaîtra au monde entier.


Général MANGIN.