des, mais rien de sérieux, rien qui ne dénotât, chez l’auteur, une ignorance complète des matières dont il parlait. Absolument étranger aux connaissances géologiques, il en bafouait les théories générales en s’appuyant, sans aucune exégèse, sur la lettre étroite, non du texte même de Moïse, mais du texte de la Vulgate, ce qui, au point de vue scientifique, est très-différent comme on le verra plus loin.
Pour M. Victor de Bonald, Dieu avait créé l’univers en six fois vingt-quatre heures, et chacune de ces six créations avait été produite tout d’une pièce, apparaissant tout à coup, à la manière dont on nous montrerait aujourd’hui une succession de décors d’opéra. Le fils de l’éminent philosophe ne sort pas de là : il paraît ignorer entièrement que pas un mot, dans le récit de Moïse n’autorise cette interprétation, et n’a pas d’ailleurs assez de railleries, de sarcasmes et parfois d’invectives contre la science et les savants coupables de renverser les théories antiques, mais sans fondement, que l’esprit humain s’était arbitrairement forgées.
Pour donner une idée du mode d’argumentation employé par M. Victor de Bonald, nous citerons le soi-disant argument par lequel il combat la théorie des mouvements de la terre dans l’espace.
Elle serait emportée, dit-il, avec une vitesse environ 60 fois plus violente que celle d’un boulet sortant d’une pièce de 24, et à cet horrible (sic) mouvement se joindrait encore un mouvement de rotation autour de l’axe de la terre deux fois plus grand que celui du boulet. « Ainsi, du haut des cieux, les anges contempleraient, au milieu des ouvrages de la création, celui qui en est le chef-d’œuvre et le roi, non dans l’attitude majestueuse et grave d’un prince au milieu de ses sujets, mais tournoyant, culbutant et pirouettant à l’infini en présence du soleil et des étoiles immobiles. Je ne sais, mais cette image singulière a quelque chose qui refroidit involontairement pour le système reçu. »
Tout le reste est de la même force.
Aussi ce pamphlet où l’auteur avait si sottement dépensé
