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Page:Revue des questions scientifiques - 1877 - tome 1.pdf/434

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REVUE DES QUESTIONS SCIENTIFIQUES.

son esprit ne fut pris au sérieux par personne, et tomba dans un oubli profond. Nous l’y aurions volontiers laissé si la presse radicale n’avait été exhumer, l’an dernier, par l’organe de M. Francisque Sarcey, cette œuvre mort-née et vieille de quarante ans, pour l’opposer aux catholiques et essayer de persuader aux crédules lecteurs du journal Le XIXe siècle, que la fondation des universités libres en France n’avait d’autre but que d’enseigner et répandre les théories cosmogoniques de M. Victor de Bonald !

L’éminent professeur de géologie à l’université catholique de Paris, M. de Lapparent, a fait, comme il convenait, justice de cette niaise calomnie[1].

Ce n’est pas une raison pour que nos adversaires, avec la bonne foi qui les distingue, ne reproduisent pas, sous mille formes, ces calomnies et ces attaques. À dire le vrai, des esprits plus zélés qu’éclairés se rencontrent parmi nous qui leur font parfois la part belle. C’est ainsi que, — non plus en 1835, époque relativement reculée, mais bien en 1875, — un brave curé de l’Isère publiait, sur le même sujet, un opuscule, scientifiquement aussi nul que celui de M. Victor de Bonald, mais aussi fécond en erreurs inexcusables. Sans avoir la valeur littéraire de Moïse et les géologues, ce travail ne peut recevoir, comme son aîné, le bénéfice de circonstances atténuantes tirées soit de l’état comparativement peu avancé, soit du peu de diffusion, des connaissances géologiques. Ces connaissances sont aujourd’hui, au moins quant à leurs données générales, à la portée de tout le monde ; et il n’est pas permis d’en disserter, surtout pour les combattre, sans en avoir fait une étude préalable. Le respectable ecclésiastique auquel il est fait allusion prétend donner, dans des pages rédigées sous forme dogmatique, une réfutation « des systèmes erronés de la géologie, surtout de celui de M. Louis Figuier. » Or il résulte évidemment de la lecture de cet écrit que l’auteur n’avait jamais

  1. Voir le journal Le Français du 4 Mars 1876.