Page:Revue des races latines, volume 36, 1863.djvu/563

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À d’autres Naples avec son Vésuve qui fume,
Et Florence où la brise en passant se parfume,
Florence qui sourit comme un bouquet vermeil,
Et la villa penchée aux flancs de Pausilippe,
Toute fleurie et peinte ainsi qu’une tulipe,
Aux rayons de son chaud soleil !

À d’autres Rome en pleurs, la ville solennelle,
Que Saturne n’a pu briser avec son aile,
Rome debout encor comme un grand souvenir,
Qui guide avec sa croix, bien mieux qu’avec son glaive,
Le pas des nations que le Seigneur relève,
Sur la route de l’avenir !


II.


Mais à moi, mais à moi ma ville bien-aimée,
Ma reine qui sourit sous le dais de fumée
Où se baignent ses monts, gigantesques trépieds ;
Et qui rêve au milieu des forges enflammées
Qui, dans la nuit profonde, éclatent allumées,
Comme des flambeaux à ses pieds !

À moi ma Liége aimée ! à moi ma Liége sainte !
Car de tous les lauriers elle a la tête ceinte.
De nos villes son nom efface tous les noms.
Le passant, qui l’admire et jamais ne l’oublie,
En a l’âme toujours remplie ;
Et mieux que le passant nous nous en souvenons !

Aussi qu’elle est superbe, assise sur son fleuve,
Où se mire au flot clair sa citadelle neuve,
Diadème de murs qui couronne son front,
Et s’égayant à voir au loin, dans ses campagnes,
Autour de l’horizon ondoyer des montagnes
Le cercle vert qui danse en rond.

De toutes les beautés le ciel nous la fit belle.
Avril y fait plus tôt revenir l’hirondelle ;
Comme Venise, au sein des tièdes nuits d’été,
À sur ses canaux bleus le chant de ses gondoles,
Elle a le chœur des farandoles
Qui chante sous son ciel d’étoiles pailleté.