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REVUE PÉDAGOGIQUE.

nesse ce développement égal et complet des forces intellectuelles, morales et physiques avec lequel seulement sont possibles, d’une part, une vue sûre et rationnelle de la vie, de l’autre, la faculté de savoir user de la vie… Il est indispensable de développer dans les masses la conscience de leurs droits, d’éveiller l’amour du travail intellectuel et d’inspirer à chacun le respect de lui-même et le respect de l’humanité en général. »

Le Comité qui crée pour ainsi dire de toutes pièces l’enseignement primaire, n’a point, comme dans les pays plus avancés, à tenir compte de la routine et des traditions : parmi les méthodes pédagogiques il n’hésite pas à choisir et à imposer celle qui lui semble la meilleure. Les maîtres nouveaux qu’il s’agit d’improviser n’auront évidemment aucune répugnance à l’adopter. On recommande donc de commencer l’éducation de l’enfant par les leçons de choses : « Cette méthode, dit encore l’exposé des motifs, a une importance considérable ; elle sert de transition entre le procédé de développement naturel à chaque homme et le procédé artificiel de l’école. L’enfant rencontre un contraste pénible lorsque une fois entré à l’école on lui présente, non plus ce qu’il voit, ce qu’il entend, mais ce que le maître juge à propos de lui communiquer. Pour adoucir ce brusque passage qui souvent dégoûte dès le début l’enfant de l’étude, l’enseignement intuitif offre un grand secours. »

Ces considérations si justes ne sont pas restées lettre morte : nous avons suivi pendant plusieurs mois à Moscou (en 14872) une exposition où la pédagogie occupait une place importante : nous avons pu nous convaincre que le matériel de Frœbel jouait un grand rôle dans les écoles rurales et qu’il ne manquait pas d’instituteurs habiles à s’en servir. Toutefois il ne faut pas s’attendre à trouver