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LES ÉCOLES EN RUSSIE.

dans tous les gouvernements de la Russie le même degré de luxe ou de confort scolaire ; il est évident que l’école de Viatka ou d’Arkhangel ne saurait rivaliser avec celle de Moscou ou de Saint-Pétersbourg.

Le Comité, fidèle aux idées généreuses qui ont inspiré son règlement, a décidé que les punitions corporelles seraient absolument bannies des écoles. Cette mesure est d’autant plus remarquable que les coups de bâton sont encore admis dans la législation russe, et fort goûtés des paysans, qui les préfèrent à l’amende et à la prison.

L’instruction primaire est donnée en Russie dans les écoles paroissiales (ou de villages) et les écoles de districts (enseignement primaire supérieur). Ces écoles sont entretenues soit par l’État, soit par les conseils des villes, _districts ou gouvernements, soit par de riches particuliers. Il suffit pour fonder une école de s’engager à subvenir à son existence ; le gouvernement se réserve d’imposer les programmes, d’exercer un contrôle ; il fournit les maîtres qu’il a formés dans ses écoles normales (séminaires), il perfectionne ceux qui n’ont pas passé par ces utiles établissements dans des congrès pédagogiques dont nous dirons plus loin quelques mots.

Le grand mérite du ministre actuel, le comte Dimitri Tolstoï, est d’avoir définitivement acclimaté en Russie l’Institution des Écoles normales. Catherine en avait créé une dès 1783 ; mais elle n’avait pas tardé à tomber en décadence. Celle de Dorpat, établie en 1828, ne fournissait d’instituteurs qu’aux provinces baltiques. À partir de 1864 on se mit sérieusement à l’œuvre : des cours pédagogiques furent institués auprès de certaines écoles de districts pour initier les maîtres aux bonnes méthodes ; mais dans la pensée du gouvernement ces cours n’étaient