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L’INSTRUCTION PUBLIQUE AUX ÉTATS-UNIS.

transporter, dans leur pays, les améliorations introduites dans la construction des écoles et dans les méthodes d’enseignement par d’autres nations. Ainsi l’ont fait récemment deux pédagogues distingués que les États-Unis avaient envoyés, l’un comme juré, l’autre comme commissaire, à l’Exposition universelle de Vienne, M. Hoyt, du Wisconsin, et M. Philbrick, de Boston. Ainsi le feront assurément les surintendants, le commissaire de l’éducation et les directeurs d’université qui, dès 1876 à Philadelphie, se donnaient rendez-vous pour se retrouver, en 1878, à Paris.

Les expositions universelles sont une école mutuelle des nations : chacune, en instruisant les autres, trouve à s’instruire elle-même. Les Américains auront encore beaucoup à apprendre cette fois, en visitant non-seulement le palais du Champ de Mars, mais les écoles de la ville de Paris dont l’enseignement, déjà récompensé à l’Exposition de Vienne par un diplôme d’honneur, a fait, au triple point de vue du nombre des classes, de l’amélioration des méthodes et des résultats constatés par les examens, de si remarquables progrès sous la direction de l’éminent pédagogue qui préside depuis bientôt dix ans à ce service, et grâce aussi à la libéralité du Conseil municipal qui affecte 11 millions et demi de francs à l’instruction primaire dans le budget de 1878.

Les Français ont de leur côté d’utiles enseignements à recueillir en étudiant l’organisation des écoles aux États-Unis. Le premier qui l’a entrepris et qui a fait connaître l’ensemble de leur système, M. Hippeau[1], a rendu un service non-seulement à son paÿs, mais à l’Amérique

  1. L’Instruction publique aux États-Unis. Écoles publiques, collèges, universités, écoles spéciales ; rapport adressé au Ministre de l’Instruction publique par M. C. Hippeau, 1 vol.