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L’INSTRUCTION PRIMAIRE EN BRETAGNE.

ordre de Mgr le Gouverneur, en 1618. on retrouve un extrait des statuts publiés en 1350, par Mgr Benoît, qui prescrit aux curés d’enseigner aux enfants de leurs paroisses respectives, leurs prières et leur catéchisme ; et, s’ils ne savaient pas les instruire, de les envoyer aux écoles : « Item, quod omnes parochiani doceant pueros suos Pater noster, etc… et nisi sciant eos docere, ad scholas mittant ». D’après cela, il y a lieu de supposer que des écoles devaient déjà exister en assez grand nombre, autrement cette recommandation n’aurait eu aucune raison d’être faite.

En 1434, Mgr Amauri de la Motte, aussi évêque de Saint-Malo, recommande de nouveau la création des écoles et invoque en leur faveur les décisions du concile de Latran, de 1178, ainsi conçues : « Afin de pourvoir à l’instruction des pauvres, il v aura dans chaque église cathédrale un maître à qui on assignera un bénéfice… et dont l’école sera ouverte à tous ceux qui voudront s’instruire gratuitement. On fera de même dans les autres églises et dans les monastères où il y a eu autrefois des fonds destinés à cet effet. On n’exigera rien pour la permission d’enseigner… et on ne la refusera pas à celui qui en sera capable… Ceux qui sont instruits et peuvent tenir les écoles doivent apprendre à leurs élèves non-seulement ce qui concerne la grammaire et la logique, mais encore et surtout les bonnes mœurs ».

Les conciles de Chartres, en 1326 : d’Évreux, en 1576 ; de Lyon, en 1579 ; de Tours, en 1583, et bien d’autres, font tous un devoir aux évêques de s’occuper de la création des écoles. Celui de Tours notamment demande :

« Que les évêques s’occupent de créer des écoles partout où elles sont nécessaires et donnent tous leurs soins à celles qui existent ; — qu’ils mettent à leur tête des maîtres non-seulement instruits, mais Catholiques et de