Page:Revue pédagogique, premier semestre, 1878.djvu/163

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
153
L’INSTRUCTION PRIMAIRE EN ANGLETERRE.

Ici vient se placer naturellement la question du choix des maîtres auxquels doit être confiée la direction des écoles. En Prusse et aussi en France, le recrutement du personnel enseignant se fait dans des conditions meilleures qu’en Angleterre. Dans ces deux pays, il existe depuis longtemps des établissements spéciaux, largement dotés par l’État ou par les administrations locales, et où la science pédagogique est enseignée par des professeurs éprouvés. En Prusse, on aurait peine à comprendre que l’éducation des enfants fût confiée à des maîtres qui ne seraient pas préparés de longue main à l’art de l’enseignement, celui de tous les arts qui est le plus difficile. L’instituteur prussien est instruit ; il aime sa profession dont les devoirs ne lui coûtent pas à remplir, et toujours il s’efforce de donner à son enseignement un intérêt qui le rend attrayant pour les élèves. À cet égard l’instituteur anglais, sauf dans les centres importants, est dans un état d’infériorité auquel la loi de 1870 n’a remédié qu’en partie et qui appelle des réformes sérieuses.

Plusieurs de ces améliorations seront réalisées par les lois qui suivront, notamment par la loi de 1876, dans laquelle est établi, avec une sanction positive, le principe de l’obligation, et dont nous exposerons l’économie dans un prochain numéro.