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REVUE PÉDAGOGIQUE.

mais, après avoir vu l’enseignement, si l’on n’y trouve rien de contraire à la morale, à la Constitution, à la loi, quand même cet enseignement serait très-défectueux, quand même les classes seraient très-faibles, très-retardées, quand même les élèves ne feraient aucun progrès, il n’y aurait pas de sanction à l’observation de ces défauts… »

La circulaire aux recteurs[1] du 10 mai 1851 détermine avec précision les droits de l’inspection dans les écoles libres et indique en même temps dans quelle mesure on peut l’exercer.

« Et d’abord, par égard pour l’autorité qui appartient au chef d’une maison d’éducation, et pour assurer le respect qui lui est dû par les élèves confiés à ses soins, il conviendra que vous vous adressiez personnellement à lui, lorsque vous aurez l’intention de visiter l’établissement qu’il dirige. Je vous recommande, en conséquence, de le prévenir de votre arrivée, et de l’inviter à vous accompagner dans votre visite. S’il était absent, ou s’il refusait de vous accompagner, cette circonstance regrettable ne vous empêcherait pas d’accomplir votre mission dans toute son étendue.

Le premier acte de votre inspection sera l’examen du registre où doivent être inscrits les noms, prénoms, âge, etc… des professeurs et surveillants, conformément à l’article 6 du décret du 20 décembre 1850. Vous vous informerez ensuite du nombre des pensionnaires, demi-pensionnaires et externes. Vous visiterez particulièrement les parties de l’établissement qui sont destinées aux élèves. Cependant vous pourriez, selon le besoin et l’occurrence, demander à voir les autres parties de la maison. Vous observerez si, dans la disposition des lieux ou dans le voisinage de l’établissement, il ne se trouve rien de dangereux pour la moralité ou la santé des enfants ; vous examinerez spécialement si les dortoirs sont suffisamment aérés, et si leurs dimensions sont en rapport avec le nombre des pensionnaires.

  1. Les recteurs départementaux étaient alors les chefs administratifs de l’instruction primaire. Ces instructions s’adressent aujourd’hui aux inspecteurs d’académie et inspecteurs primaires.