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REVUE PÉDAGOGIQUE.

d’apprendre à lire et à écrire à celui qui n’a jamais su, ou d’apprendre de nouveau à celui qui a su quelque peu, mais qui ne sait plus du tout : ce dernier cas n’est pas si rare qu’on pourrait le croire.

Quant aux élèves qui savent lire et écrire, ce qu’ils viennent demander, c’est un peu d’arithmétique, quelques éléments de géométrie pratique, les connaissances dont ils ont un besoin immédiat dans leur profession. Vouloir les obliger à suivre un cours d’études régulier serait les renvoyer. Ils n’entendent point du tout raison et, dans une certaine mesure, ils font la loi.

Ainsi : manque de régularité dans la fréquentation des classes et désertion des classes avant le temps voulu, nécessaire, tels sont les écueils que rencontrent presque partout les instituteurs et les institutrices. Tant que l’on n’aura pas remédié à cet état de choses, l’enseignement populaire ne sera qu’un enseignement insuffisant, inefficace et stérile, Il faut obtenir que tous les enfants, de sept ans accomplis à quatorze ans accomplis, suivent régulièrement l’école. De sept ans à dix ans, la fréquentation devrait être de onze mois par an. Pour les élèves de douze à quatorze ans, on pourrait n’exiger que six mois. On devine, sans que je le dise, le motif de l’exception demandée pour les derniers.

Par quels moyens arriver à ce résultat ? Il en est que tout le monde connaît et que je me bornerai à énumérer.

Parmi les hommes qui ont examiné la question sans parti pris, de bonne foi, les uns proposent de supprimer la rétribution exigée des pères de famille, d’offrir à tous ce qui n’était accordé qu’aux nécessiteux, reconnus comme tels. La société se charge des frais d’éducation et ne demande aux individus que de remplir un devoir dont