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DE LA FRÉQUENTATION SCOLAIRE.

qu’ils répondent aux sacrifices que s’impose la société, Tous ceux qui voient et examinent de près les choses affirment que les ouvriers des campagnes, un grand nombre tout au moins, et même ceux des villes, ne savent ni lire ni écrire au sens vrai du mot. Il en est encore beaucoup de complètement illettrés. Les hommes qui vivent au milieu des populations ouvrières, ceux qui inspectent les cours d’adultes, comme ceux qui ont pour mission d’examiner le degré d’instruction des enfants employés dans les diverses industries, ne sauraient se faire aucune illusion sur l’état de l’enseignement populaire considéré dans ses résultats.

II. — Les enfants, nous l’avons dit, ne fréquentent pas assez régulièrement les classes. Ajoutons qu’ils quittent beaucoup trop tôt l’école. À douze ans, souvent à onze, plus tôt quelquefois, ils ont terminé leurs études. Que peut-on espérer d’une éducation si rapide faite dans les conditions énumérées plus haut ? Il n’en reste que bien peu de chose au bout de quelques années. C’est, en effet, au moment où ils profiteraient le plus des leçons, où ils commencent à prendre réellement goût à l’étude, qu’on les enlève à leurs maîtres !

On répondra, il est vrai, que ces enfants viendront plus tard au cours d’adultes. Oui, un certain nombre reviendront demander les leçons du soir ; mais on sait bien que les cours d’adultes, fussent-ils mieux fréquentés qu’ils ne le sont généralement, ne peuvent suppléer efficacement l’école proprement dite. L’enseignement n’y saurait avoir la même marche réglée, méthodique, progressive, qu’à l’école ordinaire ; il n’y saurait être raisonné avec le même soin. Ici on va au plus pressé. On s’efforce