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REVUE PÉDAGOGIQUE.

certainement au-dessous de la vérité. Il faut avoir vu l’effroyable misère de certains quartiers de Londres, de Birmingham où de Glascow, pour comprendre la pénible impression que causent ces agglomérations d’enfants demi-vêtus, allant à l’école les pieds nus dans la boue noire et fétide.

En Suisse, en Belgique, en Allemagne, la situation est bien préférable : d’abord les distances à parcourir par les enfants pour aller à l’école, sont en général moindres qu’ailleurs ; les écoles sont en plus grand nombre et leur population est plus restreinte. Cette diminution dans la longueur du trajet que l’enfant doit faire chaque jour est une amélioration considérable ; elle empêche l’enfant d’avoir des occasions de vagabondage, lorsqu’il va ou revient seul de l’école, ce qui est le cas le plus fréquent ; elle lui évite de trop longs séjours dans la rue, toujours si pleine de dangers pour lui, et lui permet enfin de venir, au milieu du jour, prendre son repas avec ses parents.

En arrivant à l’école, l’enfant pénètre dans un vestibule chauffé et garni de bancs et, comme en sa qualité d’élève, il n’est à aucun moment assujetti à un office servile tel que le nettoyage de sa classe, il attend dans ce vestibule, dont l’accès est ouvert aux parents, que l’heure du travail ait sonné.

Un maître de service ou le Directeur est là pour le recevoir ; il examine sa tenue et regarde ses mains ; si le tout n’est pas satisfaisant, l’enfant est envoyé dans la salle des lavabos, et des reproches sont adressés aux parents. En cas de récidive, ceux-ci sont appelés à l’école, et si c’est le besoin qui les empêche de donner à leurs enfants le linge et les vêtements nécessaires, l’administration de l’école y pourvoit à ses frais.

Au lieu d’une grande pièce à destinations multiples comme le sont nos préaux, chaque service différent comporte une division spéciale ; ainsi chaque classe est précédée d’un vestiaire qui lui est propre : l’enfant y dépose son panier, son parapluie, sa coiffure et son vêtement de dessus. Ce vêtement mouillé, cette coiffure humide, il les retrouvera secs et chauds, grâce à des bouches de chaleur percées au pied des murs. En Russie, c’est le mur tout entier dont les parements sont chauffés à l’intérieur,

Les préaux, galeries, cages d’escaliers que traversent constam-