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L’ENSEIGNEMENT PRIMAIRE EN BELGIQUE.

pas même de quoi se sustenter : ils allaient de maison en maison, à tour de rôle, sollicitant la triste faveur de s’asseoir à la table des familles de leurs élèves.

» Dans les temps plus rapprochés de nous, la situation matérielle des instituteurs continua d’être très-difficile et très-abandonnée ; là où ils n’étaient plus dans la misère, ils restaient dans les étreintes de la gêne et de la pauvreté. Qui n’a pas entendu ce douloureux concert de plaintes qui, de toutes parts, s’élevait pour accuser l’insuffisance des traitements attribués aux fonctionnaires de l’enseignement ?

» En 1817, nos communes avaient 330 maîtres d’écoles, qui recevaient ensemble, et à divers titres, une somme de 109,834 francs. C’était un revenu moyen de 332 francs.

» Aujourd’hui, les émoluments de nos 487 instituteurs montent à 466,112 francs, ce qui donne en moyenne 964 francs. La rémunération des maîtres est donc à peu près triplée ; de plus, à la fin de leur carrière, une pension de retraite leur est assurée.

» Parmi les moyens d’améliorer le sort des instituteurs, il faut citer l’usage gratuit d’un local d’école et d’une habitation. On ne comptait ici que 168 salles d’écoles, en 1847.

» D’après les rapports de cette époque, elles étaient trop petites pour la plupart, toutes étaient mal entretenues, beaucoup menaçaient ruine ; en général, le mobilier manquait.

» Dans 162 localités, où l’on ne rencontrait même pas de ces misérables bâtiments, on louait pour quelques mois un local quelconque : une mauvaise chambre, une grange, un galetas où les enfants étaient entassés pêle-mêle.

» En 1849, le nombre des bâtiments d’école était de 288.