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L’ENSEIGNEMENT PRIMAIRE SUPÉRIEUR.

par rapport à l’enseignement classique, qui se place à un degré supérieur de généralité dans son désintéressement de fins positives ? D’abord, cela n’est plus exact depuis que les lycées et les colléges sont devenus des centres de préparation aux écoles. Puis, il y a quelque chose de singulier à dénommer un enseignement en le comparant, par un côté avec un autre enseignement, au lieu d’en tirer le nom de l’objet même qu’il se propose. Quant au mot secondaire, il n’est pas non plus de tout point justifié. Pour avoir complétement droit au nom de secondaire, il eût fallu que le nouvel enseignement s’inspirât dans ses programmes de l’esprit même de tout enseignement secondaire, c’est-à-dire qu’il se donnât pour but principal le développement des intelligences par les moyens dont il disposait. Loin de là, il se montrait plus préoccupé de procédés que de méthodes, et même se laissait aller volontiers à mettre du technique dans ses programmes, comme s’il y avait dans le technique une grâce particulière pour former les intelligences. Aussi, ceux qui aiment à épiloguer et à jouer sur les mots n’ont-ils pas manqué de dire que l’enseignement secondaire spécial avait été ainsi nommé, parce qu’il n’est ni spécial, ni secondaire.

Voilà les vicissitudes par où a passé en France la dénomination de l’enseignement des classes moyennes. Il vient tout naturellement à l’esprit de se demander si les autres pays ont traversé les mêmes difficultés ou s’ils ont trouvé plus de ressources dans leur langue, car alors il eût été très-simple de leur faire l’emprunt d’un mot. Il semble par exemple que l’Allemagne, qui nous à précédés dans les voies de cet enseignement, eût dû nous fournir un nom approprié. C’est, en effet, la règle ordinaire des emprunts