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REVUE PÉDAGOGIQUE.

Les programmes d’enseignement sont à peu près partout les mêmes, excepté à Zurich, où ils sont d’une étendue déraisonnable. À Nancy, le programme est aussi très-chargé. En Prusse, les études littéraires sont poussées moins loin qu’en Suisse. En revanche, les élèves doivent lire un certain nombre d’ouvrages, ce qui est certainement préférable à nos cours abstraits de littérature et d’histoire littéraire ; car que peut entendre un élève à des règles ou à des réflexions se rapportant à des genres de littérature ou à des auteurs qu’il ne connaît pas ? C’est lui enseigner la grammaire avant que de lui donner le matériel de la langue.

Il y a trois branches dans lesquelles l’Allemagne m’a paru particulièrement avancée : la Gymnastique, le Chant et la Musique.

Je dis d’abord la Gymnastique. Cette branche est poussée très-loin en Allemagne, où elle a pris un cachet militaire prononcé. Il ne nous est guère possible en Suisse, vu nos circonstances nationales, et avec les moyens restreints dont nous disposons, de nous élever au niveau de l’Allemagne. Je n’ai rien vu dans tout mon voyage de si beau que les exercices gymnastiques à Neuwied, à Carlsruhe et à Esslingen. À Carlsruhe, la salle de gymnastique est un monument d’art qui a presque les dimensions d’une cathédrale.

Le Chant et la Musique sont aussi poussés très-loin dans les écoles normales allemandes. À Neuwied, on donne à l’expression du chant une attention pour le moins aussi. grande qu’à la mesure et à l’harmonie. Le chant ainsi élevé à la hauteur d’une déclamation musicale produit un effet saisissant. À Carlsruhe et à Esslingen, on chante comme dans la Suisse allemande. Le chant y est moins parlé, mais l’harmonie est pleine et riche. Nous ne pouvons