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REVUE PÉDAGOGIQUE.

artistique, sauf dans l’école des frères, où il est poussé trop loin, y est, je crois, peu cultivé. À Neuwied, la règle est permise pour les grandes lignes, et le compas pour vérifier ce que l’œil a dirigé. À Esslingen, où le dessin est le plus avancé, la règle et le compas sont défendus. Mais ce n’est pas là tout ce qui m’a frappé dans l’enseignement du dessin. À Nancy, le dessin est essentiellement technique ; en Allemagne et dans la Suisse orientale on vise plutôt à l’ornementation. Quand le dessin linéaire est terminé, on donne aux élèves, pour modèles, des plâtres représentant des feuilles d’acanthe, des palmettes, des volutes et autres ornements, tirés généralement de l’architecture grecque. On passe ensuite aux projections et à la perspective.

À Esslingen, et dans tout le Wurtemberg, le dessin marche de front avec la géométrie. L’élève doit se rendre un compte exact de tout ce qu’il. fait. Les projections les plus compliquées sont expliquées avec toute la rigueur d’une démonstration mathématique. En fait de modèles, on ne donne aux élèves que ceux qui représentent une figure plane, à deux dimensions, ainsi sans perspective et sans ombres. Ils les font plus grands ou plus petits. C’est donc un commencement de dessin d’après nature. Quand on passe aux corps (trois dimensions), les élèves ne reçoivent plus de modèles, mais des plâtres, et c’est alors qu’ils apprennent à ombrer, parce qu’ils peuvent observer les ombres sur les objets qu’ils dessinent. Des rideaux verts divisent la salle de dessin en autant de compartiments qu’il y a de fenêtres, afin que l’objet que l’on dessine ne reçoive la lumière que d’un côté.

Encore une remarque sur cette branche. J’ai été frappé, en parcourant Carlsruhe et surtout Stuttgart, de voir que