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LES ÉCOLES AUX ÉTATS-UNIS.

extrême limite ; car c’est le district qui nomme, qui paie, qui révoque, qui administre en un mot. Les inconvénients d’une autorité si divisée et d’un pouvoir presque discrétionnaire sur l’argent et sur les personnes donné à des administrateurs soumis eux-mêmes aux hasards de l’élection et placés trop près de leurs justiciables et des passions de clocher pour être impartiaux, sont assez évidents pour qu’il ne soit pas nécessaire d’y insister. Le défaut de compétence des membres du Bureau qui ont droit d’inspecter les classes n’est pas moins évident et moins dangereux pour la bonne direction. Les esprits éclairés ne se font pas illusion sur ce vice de leur système[1] non plus que sur d’autres, et ils essaient d’y porter remède. Déjà une loi du Massachusetts, en 1869, a décidé que les propriétés et les pouvoirs des districts feraient retour à la commune, « town », qui deviendrait le district scolaire ; mais, sur les réclamations qui se produisirent, une autre loi de 1870 permit, dans certains cas, de reconstituer des districts scolaires, et, en effet, un huitième environ des communes de l’État a conservé l’ancienne organisation.

Dans les grandes villes, l’organisation est plus complexe.

  1. Dans un numéro du Journal d’Éducation de la Nouvelle-Angleterre (24 janvier 1878), un Américain s’est amusé à relever quelques traits piquants relatifs aux interrogations faites par des membres du Comité des écoles. En voici un.
    Un membre du Comité, qui était entré dans l’école au moment où le maître donnait une leçon de géographie sur l’Europe, crut devoir encourager les enfants et leur dit : « Oui, mes enfants, il est bon que vous sachiez les choses. Vous ne devez pas rester toute votre vie des sots. Quand vous voyez les choses, vous devez savoir ce qu’elles sont ; quand vous voyez les Alpes, vous saurez que ce sont des montagnes ; quand vous verrez les Apennins, vous saurez que ce sont des montagnes ; quand vous verrez les Dardanelles, vous saurez que ce sont des montagnes. »