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ENSEIGNEMENT MANUEL.

gnement quel conque, d’où la conclusion que tout devrait être abandonné à la grâce de Dieu.

Mais sortons des généralités, et voyons si l’on peut arriver à une organisation pratique dans le sens qui nous paraît celui de la raison.

Il ne saurait entrer dans un cadre étroit de passer en revue les essais divers ni même les réussites tentées ou obtenues en faveur de l’Enseignement professionnel. Ce mot d’Enseignement professionnel est d’ailleurs tellement vague que chacun l’entend à sa façon ; mais si, le plus souvent, l’instruction donnée sous ce titre ne conduit à aucune profession définie, elle éloigne certainement l’enfant de toute profession manuelle, d’un métier quelconque. Nous restreindrons donc notre champ aux essais faits dans la voie de l’enseignement manuel et, comme un exemple concluant vaut mieux que tous les projets douteux, nous appellerons l’attention sur l’école municipale de la rue Tournefort[1] à laquelle il nous a été heureusement accordé, en novembre 1873, d’annexer une école d’apprentissage pour les garçons de onze à quinze ans, par application des idées qui précèdent.

Le but général que nous nous proposions dans cette création, but unanimement adopté par la délégation cantonale du Ve arrondissement, était d’arriver à ce que les apprentis, à leur sortie de cet atelier primaire, eussent dans leur esprit un bagage technique partout applicable, en même temps que dans leurs mains la pratique des outils fondamentaux et de la petite mécanique. Ainsi préparé, l’apprenti se spécialisera rapidement selon les exigences de

  1. M. Gréard, directeur de l’enseignement primaire, a créé à la Villette une école d’apprentis qui mérite d’être étudiée, mais à un point de vue différent ; ce n’est pas l’atelier dans l’école.