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ENSEIGNEMENT MANUEL.

primaires, mis aux prises avec les matières et les outils divers, se manifesteraient aussi des aptitudes différentes, il a paru sage de favoriser chacune d’elles autant qu’il serait possible de le faire sans que l’instruction perdit en rien ce caractère d’ensemble qui donne sa raison d’être à l’école nouvelle.

Ce problème se résout facilement ici dès que l’on se rend compte que dans une ville importante le très-grand nombre des ouvriers peut se partager en quatre classes : 1° les ouvriers d’art : modeleurs, ornemanistes, sculpteurs ; 2° les tourneurs ; 3° les travailleurs sur bois : charpentiers, menuisiers, ébénistes ; 4° les travailleurs sur métaux : forgerons, serruriers, mécaniciens ; d’où ressortait la nécessité de l’enseignement du modelage, du tour, du travail à l’établi, à la forge et à l’étau.

l’est admis d’ailleurs, non sans de très-judicieuses raisons, que le dessin soit graphique, soit à main levée, soit pittoresque ou d’ornement d’après le relief, et que le modelage par l’argile doivent constituer pour le jeune ouvrier, et quel que soit son métier, l’art de traduire correctement sa pensée, comme sont la composition littéraire et le style pour la jeunesse qui reçoit l’instruction secondaire.

D’ailleurs, afin de rendre possible une classification vraiment sélective ou par aptitudes, les apprentis de première année reçoivent un enseignement absolument collectif, comprenant les cinq espèces de travaux citées plus haut ; leurs tendances particulières s’accusent, et c’est à partir de la seconde année qu’ils sont partagés en modeleurs, tourneurs, ouvriers pour le bois et travailleurs sur métaux. Chacune des classes reçoit alors comme enseignement principal celui qui convient à sa spécialité, mais une rotation convenablement combinée entretient à titre acces-