Page:Revue pédagogique, premier semestre, 1878.djvu/555

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
543
L’INSTRUCTION PUBLIQUE À L’EXPOSITION.

Nous rencontrons et nous coupons à angle droit successivement plusieurs rues : elles contiennent les, diverses sections des groupes II et IV : le vêtement et le mobilier. Au milieu de notre avenue s’élèvent plusieurs vitrines ou piédestaux qui nous montrent des produits variés : orfèvrerie, bronzes, céramiques, voire même parfumerie. Nous n’avons point affaire à cela. Pourtant nous rencontrons là un objet auquel nous devons bien en passant un moment d’attention. C’est le modèle en relief du château de Pierrefonds. Ce serait regarder bien légèrement cet édifice lilliputien que d’y voir seulement le spécimen d’une admirable restauration. Dans ces tours à la fois massives et élancées, dans cette enceinte à l’aspect imprenable, entourant ces cours élégantes, ces bâtiments à la fois irréguliers et harmonieux, il y a la résurrection de toute une époque du moyen âge. Ce n’est plus Coucy, au donjon gigantesque, Coucy, fait pour loger des milliers d’hommes d’armes et pour abriter au besoin dans ses enceintes la population de villages entiers, Coucy enfin, type achevé de la forteresse féodale. Ce n’est pas encore un de ces châteaux de la Loire, où les défenses extérieures ne sont que pour la forme, où tout est conçu pour le luxe, pour le plaisir des yeux, pour l’habitation de haute et douce vie. Mais cela rappelle l’un et fait pressentir l’autre : c’est la transition matérielle entre deux époques, entre deux systèmes. Quelle leçon pratique d’histoire ne nous donnerait point ce château en miniature, si nous pouvions lui prêter une attention plus longue !

Quelques pas encore, et nous aurions achevé de traverser dans sa largeur la section française. Nous nous trouverions dans l’un des petits jardins qui séparent du pavillon de la Ville de Paris les grands pavillons des Beaux-Arts. Mais nous n’allons pas jusque là. Nous sommes à la hauteur