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L’EXPOSITION UNIVERSELLE.

Les appareils pour l’apprentissage de la lecture trouveront naturellement leur place dans cette série. Habituer l’enfant à unir les diverses articulations avec les divers sons-voyelles, est sans doute le point essentiel de cet apprentissage. Il ne faudrait pas toutefois épuiser les combinaisons, si multiples, que comporte ce rapprochement ; plus tôt l’enfant sera à même de lire une petite phrase ayant un sens, mieux cela vaudra. Il cesse alors d’être une machine à sons, il a du plaisir à comprendre ce qu’il lit, et ce plaisir seconde ses efforts. C’est un apprenti nageur qui vient d’exécuter sa première brasse et qui dès lors fait des progrès rapides, sans que le maître de natation ait besoin de le tenir constamment à la lisière.

Ainsi, les méthodes présentées, ou les appareils remplaçant les méthodes, devront, ce me semble, abréger autant que possible les exercices de vocalisation machinale, pour hâter le moment où l’intelligence sera elle-même admise à participer aux premiers essais de lecture.

Un des points essentiels de cet exercice est d’obtenir que les enfants lisent sans ces intonations traînantes ou chantantes, qui leur sont si habituelles. Quels moyens convient-il d’employer pour cela, puisqu’il est certain que les avertissements réitérés ne peuvent venir à bout de cette désagréable habitude, d’autant plus fâcheuse que le maître, lassé de gronder, finit par s’habituer aussi à la tolérer ? serait-il bon qu’il prit la peine, avant chaque lecture, de lire lui-même à haute voix le morceau, afin de donner l’impulsion et de mettre à profit l’instinct imitateur des enfants ? Ou à quels autres moyens réellement efficaces pourrait-on recourir ? C’est ce qu’il serait bon d’exposer.