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L’EXPOSITION UNIVERSELLE.

de lecture, qui est en général le même pour toutes les écoles d’une province, présente dans son ensemble une sorte d’encyclopédie élémentaire, renfermant quantité de notions utiles, de traits d’histoire, d’anecdotes, de sentences, de poésies populaires, en un mot tout ce qui peut charmer en instruisant. De pareils livres sont précieux, ils aident beaucoup à la diffusion des lumières, à la civilisation d’un peuple et à la consolidation de son esprit national.

Langue française. Que doit comprendre l’Exposition en ce qui se rapporte à l’enseignement de la langue française ? Verrons-nous s’étaler là nos éternelles analyses grammaticales ou logiques, nos verbes conjugués, nos dictées tourmentées, accumulation trop souvent bizarre de difficultés orthographiques, comme si les règles (d’ailleurs très-arbitraires ) du tout, du quelque, et du fameux participe étaient le nec plus ultra de notre enseignement national ? Déplorable et, à ce qu’il paraît, incurable manie ! Pourtant un homme de bon sens doit reconnaître qu’il ne suffit pas d’envoyer des pages de calligraphie sans fautes d’orthographe, enjolivées d’encadrements et d’arabesques d’or et d’azur. Tout instituteur sérieux se refuse à faire des dictées de simples applications de la grammaire. Elles lui servent surtout à orner l’esprit de l’enfant, à nourrir en lui les bons sentiments dont la nature lui a donné le germe. La commission qui jugera ce concours accueillera, je n’en doute pas, avec plaisir le travail d’un maître, qui aurait coordonné toute une série de dictées d’après un plan d’éducation réelle ; où les vertus domestiques, la piété filiale, le contentement de son état, la tempérance, l’émulation honnête, l’indulgence pour les défauts d’autrui, la modestie, la soumission, la paix du cœur, la persévérance auraient leur place, non sous la forme sèchement didactique, mais