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L’EXPOSITION UNIVERSELLE.

rédactions, tableaux chronologiques, cartes de Palestine et autres devoirs faits sur cette matière par les élèves.

L’enseignement de l’histoire de France offre de tout autres difficultés que l’histoire sainte. Tout le monde est d’accord, à la vérité, qu’il ne faut pas accabler l’enfant de faits, de dates, de noms propres ; mais en dehors de ce point la divergence commence. Selon les uns, et c’est le plus grand nombre, cette histoire ne doit consister qu’en une série de récits mettant en lumière les grandes actions et les vertus des personnages qui ont illustré nos annales et qui peuvent être proposés à l’admiration de la jeunesse. Clovis, Charlemagne, saint Louis, Duguesclin, Jeanne d’Arc, Louis XII, Bayard, Henri IV, etc., forment ainsi autant de chapitres qui se succèdent, reliés entre eux par de légers sommaires. D’autres, pensant que l’histoire ne doit être ni transformée en une simple Morale en action, ni remplacée par des extraits décousus, et que, même pour des enfants, avec tous les ménagements qu’exige ce jeune âge, elle doit rester l’Histoire, préfèrent laisser toute sa sève à cette leçon que le passé adresse aux générations présentes, et maintenir par conséquent l’intégrité de la suite historique, tout en mesurant, dans une juste proportion, la part qu’il faut consacrer, suivant leur mérite ou leur importance, aux hommes et aux événements. Ils sont convaincus d’ailleurs que les personnages éminents eux-mêmes, un Clovis, un Charlemagne, par exemple, ne se comprennent que si on les place dans le milieu où ils se sont produits ; que la noble figure de saint Louis se détache mieux sur le fond sombre du cadre féodal, comme celle de Jeanne d’Arc apparaît plus sublime après que l’on vient de traverser l’époque néfaste des Bourguignons et Armagnacs, d’Azincourt, du