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REVUE PÉDAGOGIQUE.

pont de Montereau, du traité de Troyes et du roi de Bourges. Il-y a donc à choisir entre ces deux systèmes ou, si l’on veut, ces deux modes d’enseignement, et je crois que l’avis des instituteurs à ce sujet serait un élément utile d’information.

Outre les réflexions qu’ils auront à énoncer sur cette partie de leur programme, ils peuvent aussi présenter les tableaux, arbres généalogiques, rédactions ou résumés, cartes physiques et historiques, qui se rattachent à l’enseignement de l’histoire de France.

Le chant. Je ne sais si nous sommes un peuple musical ; nos voisins prétendent volontiers le contraire, cependant je ne vois pas de raison pour que la race celtique soit en cela plus déshéritée que les autres. L’usage seul nous fait défaut, et la longue inertie de nos écoles, à ce point de vue, y est pour beaucoup. Les anciens, qui avaient si bien compris que toutes les Muses sont sœurs, s’étaient bien gardés, dans leur système tout libéral d’éducation, de négliger la Muse de l’harmonie. On attache aussi une grande importance à cet enseignement dans les écoles de plusieurs nations modernes ; mais il ne faut pas oublier que, chez ces nations, la plupart protestantes, l’âge scolaire, eu égard à la plus longue durée de la préparation religieuse, est prolongé jusqu’à quatorze ans, ce qui permet, non-seulement de trouver du temps pour tout, mais encore d’avoir affaire à des voix plus formées, déjà assouplies et pouvant se marier pour former des chœurs. Chez nous, il faut attendre que l’enfant ait une voix, et quand il commence à pouvoir exprimer des sons rhythmiques, moduler quelques accords, il quitte l’école : grand et radical obstacle à toute espèce de progrès dans notre enseignement populaire.