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REVUE PÉDAGOGIQUE.

d’une feuille. En rattachant ainsi à des principes sûrs et biens définis, d’ailleurs très-accessibles à l’intelligence de l’enfant, la science du dessin, considéré tant au point de vue des conditions de la perspective que comme assemblage et combinaison de signes idéographiques, le maître rend attrayante et féconde une étude qu’il ne faut pas laisser dégénérer en exercice machinal et stérile. Nous avons beaucoup à faire pour populariser et régulariser en même temps cet enseignement, le seul qui, par son rapport intime avec l’art et avec la nature, suscite chez l’enfant l’idée du beau et mette son intelligence en contact avec tout un ordre de sensations et de jouissances pures, auxquelles la vie rurale, sans cela, demeure presque totalement étrangère.

Les instituteurs feront donc bien de joindre aux dessins qu’ils produiront une note explicative énonçant avec précision leur méthode. Il conviendrait en outre qu’ils fissent comprendre de quelle manière ils rattachent l’enseignement du dessin aux autres études scolaires, à la géographie, à l’histoire naturelle, etc., notamment à la géométrie pratique. Il y alà une question de parallélisme fort intéressante qui aurait besoin d’être traitée dans un article à part, mais que je dois me contenter de signaler à l’attention des instituteurs exposants.

Matières facultatives. Un savant prélat (Mgr Donnet), dans une remarquable instruction pastorale adressée à son clergé pour l’exhorter, au nom même des intérêts de la foi chrétienne, à seconder l’essor de l’enseignement populaire, rappelle à cette occasion les propres paroles de l’écriture sainte : C’est Dieu même, dit le livre de la Sagesse (vii, 15-20), quia donné à l’homme de connaître les vertus des éléments dont est formée la matière, leurs vicissitudes et leurs