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REVUE PÉDAGOGIQUE.

Assurément aucun instituteur ne méconnaît l’utilité de ces notions, aucun ne les néglige dans son enseignement. Dictées, lectures, entretiens, exercices de calcul, tout sert pour ouvrir à l’enfant des perspectives sur ces horizons nouveaux. Mais il ne faut pas se dissimuler que ces notions, si elles sont disséminées au hasard et sans suite, ne laisseront dans l’esprit qu’une trace bien fugitive. Il importe donc que chaque maître sache au juste quelles connaissances en ce genre il veut communiquer aux enfants, dans quelles limites il se renfermera, les degrés successifs et la suite qu’il établira, le lien qui unira ces notions éparses, en un mot l’ordre et la méthode qu’il prendra pour guides. Un jour par exemple, il fera faire un problème sur le transport des grosses charges en bateau, en chemin de fer ; un autre jour, une dictée sur le système de navigation intérieure par canaux et écluses ; un exercice de géographie sur les canaux de France ; une lecture sur Riquet : tout cela se tient ; l’enfant ne sait pas où on le mène, mais le maître le sait, parce que cela rentre dans le cadre qu’il s’est tracé d’avance pour l’étude des applications usuelles des sciences ; et c’est ce cadre que je lui demande de faire connaître.

Je n’ai pas besoin de faire remarquer d’ailleurs qu’il convient d’approprier cet enseignement au milieu dans lequel l’école se trouve placée. Tout ce qui se rapporte à la campagne et aux diverses cultures intéresse plus particulièrement l’écolier de village ; à la ville, il faudra plus de notions industrielles et commerciales. L’enseignement primaire devient ainsi un acheminement à l’apprentissage professionnel. Il y a même des pays (comme le Wurtemberg), où des écoles spéciales d’apprentissage « industrie und arbeit schule » sont beaucoup plus fréquemment que chiez nous