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REVUE PÉDAGOGIQUE.

comme excessive l’agglomération de plus de soixante élèves, dans une salle de classe, sous la direction d’un seul maître. La discipline dans une école de cette importance est une tâche très-sérieuse. Les hommes pratiques ne l’ignorent point. Avec quatre-vingts élèves, la double obligation d’enseigner et d’assurer la discipline coûte des efforts qui ne tardent pas à devenir épuisants. Au delà de ce chiffre, la surveillance s’exerçant sur une aire trop étendue perd de son énergie ; de plus le champ d’audition s’amplifiant dans des proportions qui ne sont plus en rapport avec la force pulmonaire du maître, ne laisse plus arriver que des échos affaiblis et impuissants de sa parole aux parties éloignées de l’espace considérable qu’occupent les élèves. Alors ceux-ci rentrant, pour ainsi dire, en possession d’eux-mêmes, prennent ce caractère de légèreté et de dissipation qui est particulier aux écoles populeuses et contraste d’une manière si frappante avec les habitudes rangées des petites et des moyennes écoles.

Un autre inconvénient se présente quand la chaire est placée sur le grand côté du rectangle. Si la salle est très-oblongue, les élèves faisant face au maître dans l’ordre mince, élargissent tellement le champ visuel que les secteurs extrêmes de droite et de gauche échappent à peu près au regard et rendent la surveillance très-pénible. Nous avons souvent entendu des maîtres se plaindre de la fatigue extrême qu’ils éprouvaient dans les salles de cette disposition. Il n’y a rien d’étonnant à cela. L’espace considérable sur lequel la vision, accompagnée de tension d’esprit, est dans la nécessité de se promener, exige une dépense de force nerveuse qui affaiblit promptement.

Il résulte de ce qui précède que les salles qui favorisent le mieux la discipline sont celles où la disposition des