mes à l’aide desquels on les exprime. — Le premier point se réalise par l’étude et la bonne éducation ; le second suppose la réflexion et le jugement ; le troisième exige la connaissance de la véritable signification des mots.
Lorsqu’ils sont bien compris et bien dirigés, les exercices scolaires se prêtent admirablement à cette triple préparation : en effet, les leçons de choses, commencées de bonne heure, continuées avec l’esprit de suite convenable et s’élevant par degrés jusqu’aux matières facultatives de l’enseignement primaire (notions de physique, de chimie, de zoologie, de botanique, d’agriculture, d’hygiène, d’industrie, etc.) ; les lectures en commun, bien commentées ; les leçons de géographie et d’histoire, etc., fournissent à l’enfant des idées nombreuses et précises ; — l’exposition des théories du calcul et du système métrique, la solution raisonnée des problèmes d’arithmétique, etc., lui forment le jugement et l’habituent à la méthode ; — enfin l’enseignement de la langue française, mais à l’aide de leçons orales de grammaire, surtout au moyen de bonnes lectures et de dictées fréquentes, le mettra en possession d’un vocabulaire suffisant et sûr.
Pour l’étude de la grammaire, le maître ne doit guère compter sur un livre placé entre les mains de ses élèves : un enseignement oral très-simple et bien conduit ; de nombreux exemples fournis par l’enfant et rectifiés par l’instituteur, quand ils manquent d’exactitude ; de fréquents exercices au tableau noir, sur l’ardoise ou sur le cahier ; des compositions, simples d’abord, puis un peu plus étendues, et toujours corrigées avec soin, telle est la marche qu’indique la raison et que recommande l’expérience.
Notre projet est d’offrir aux maîtres cet enseignement de la langue, comme nous le présenterions aux élèves. Nous nous supposons au début, c’est-à-dire avec des enfants qui ont seulement surmonté les difficultés de la lecture matérielle et savent à peu près, sinon calligraphier,
