Page:Revue pédagogique, premier semestre, 1878.djvu/97

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
87
ENSEIGNEMENT DE LANGUE FRANÇAISE.

au moins donner aux caractères alphabétiques leurs formes régulières. Nous sommes un grand partisan de la méthode du P. Girard et nous aurons toujours en vue l’éducation du jeune élève : en l’instruisant, nous chercherons à cultiver ses facultés intellectuelles, à lui apprendre ses devoirs et à le rendre meilleur. Le but étant d’enseigner à parler et à écrire correctement, c’est-à-dire à s’exprimer en termes convenables, à représenter, dans les formes prescrites, les êtres physiques ou immatériels, leurs qualités, leurs actions, leurs tendances, notre mission sera de continuer le rôle de la mére, qui, tout en plaçant la parole sur les lèvres de son enfant, a déposé dans son esprit les premières notions et fait naître dans son cœur les premiers sentiments.

Notre dessein est donc de présenter, dans un ordre méthodique, avec les règles de la grammaire, les matériaux d’un sérieux enseignement de la langue française ; mais nous n’avons nullement l’intention de supprimer l’Instituteur. Pour appliquer la méthode que nous préconisons, un maître capable, actif et laborieux, est absolument indispensable : il expose la leçon, la commente et la reproduit, au besoin, sous une autre forme ; il interroge les enfants, leur fait composer des exemples et leur explique avec soin le sens des mots ; son rôle est bien autrement difficile que s’il s’agissait d’écouter la récitation d’un texte de grammaire.

(À suivre.)