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LES DOCTRINES PÉDAGOGIQUES DES GRECS.

Saint Basile et Boëce rapportent à ce sujet un trait de Pythagore : « Rencontrant des gens ivres qui sortaient d’une partie de débauche, il ordonna au joueur de flûte qui conduisait la troupe de changer d’harmonie et de jouer sur le mode dorien. Cette musique les rendit si bien à eux-mêmes, qu’ils jetèrent leurs couronnes et se retirèrent chez eux pleins de confusion. » L’héroïsme même peut, par l’intermédiaire des instruments et des voix, passer du compositeur à ceux qui écoutent son œuvre. Du reste, cette question se représentera quand nous examinerons la pédagogie d’Aristote.

Après les études grammaticales, littéraires et musicales, le jeune homme a encore à s’occuper de trois sciences : la première est la science des nombres et du calcul ; la seconde, celle qui mesure la longueur, la surface et la profondeur ; la troisième, celle qui nous instruit des révolutions des astres et de l’ordre qu’ils gardent entre eux[1].

Tout le monde ne peut prétendre à en posséder une connaissance approfondie ; c’est le privilége d’un petit nombre d’intelligences ; mais il serait honteux de ne pas en avoir la première idée, et tous doivent en apprendre au moins les éléments. L’étude de l’astronomie, surtout, est presque un devoir religieux.

« Nous autres Grecs, dit Platon, nous tenons presque tous, au sujet de ces grands dieux, le Soleil et la Lune, des discours dépourvus de vérité ; nous disons que ces deux astres et quelques autres encore n’ont point de route certaine, et, pour cette raison, nous les appelons planètes… C’est tout le contraire : chacun d’eux n’a qu’une route et non plusieurs ; ils parcourent toujours le même chemin en

  1. Lois, p. 249.