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logie, dériver de la racine tan, étendue : en sorte que ce suffixe abstrait exprime à l’origine cette idée même de succession, de série, de trame, que les contemporains veulent substituer aux anciennes dénominations.

M. Shadworth H. Hodgson termine ses études sur la Philosophie et la science, en examinant ce qui concerne l’ontologie.

L’article consacré par M. T. M. Lindsay à Hermann Lotze nous a paru l’un des meilleurs de ce numéro. Bien qu’au début l’admiration de l’auteur pour Lotze puisse paraître excessive, il a exposé avec beaucoup de netteté et d’art la thèse fondamentale du Mikroskomus. — La position philosophique de Lotze est exprimée par le terme Idéal-réalisme, terme appliqué aux écoles qui tiennent le milieu entre Hegel et Herbart. Ueberweg est celui qui a le mieux défini cette doctrine. Si nous appelons avec lui Platon, Schelling, Hégel, des types d’idéalistes ; Herbart et l’école anglaise contemporaine des réalistes ; nous remarquerons que la question sur laquelle ils se séparent est celle-ci : L’élément primitif est-il l’idée ou la chose ? Est-ce la pensée qui règle les choses ou les choses qui règlent la pensée ? — Ueberweg considère l’idéalisme et le réalisme comme des solutions fausses : il affirme entre la pensée et l’être un parallélisme, non une identité. L’Idéal-réalisme admet les faits comme fondement et point de départ, mais partant de là il atteint les conclusions de l’idéalisme. — Lotze occupe dans la spéculation allemande une position de cette espèce. Naturaliste et médecin par ses études, poète et artiste par ses tendances, il part des faits, mais pour se laisser entraîner par ses aspirations vers l’idéal au-delà des limites du monde physique. Deux traits le caractérisent : défiance de la solution idéaliste, terreur du matérialisme et de l’explication mécanique de l’univers. — Après son exposition générale des principes de la philosophie de Lotze, M. Lindsay expose quelques points particuliers : théorie du temps et de l’espace, rapports entre l’âme et le corps, l’association des idées. — L’auteur de l’article reconnaît que Lolze « est souvent mu par de nobles antipathies plutôt que par des raisonnements » ; qu’il est impossible de réduire sa philosophie à une série de principes philosophiques, vu qu’elle consiste pour une bonne mesure en aspirations poétiques et artistiques, greffées sur des études scientifiques.

La Philosophie à Dublin, par M. Monck, retrace les destinées philosophiques de cette Université qui fut tour à tour sous l’influence de Locke, de Berkeley, de Hutchison, de Kant. Elle a produit dans ces derniers temps : Mahaffay, Maguire, Lecky, etc.

La Revue se termine par des analyses, des notes critiques, des Reports.