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REVUE DES PÉRIODIQUES ÉTRANGERS


PHILOSOPHISCHE MONATSHEFTE.

Tome XII, 1876. Livraisons II à V.

IIe Livraison. — L’étude de A. Spier sur la question des premiers principes entreprend de faire sortir du principe d’identité ceux de substance et de cause. La tentative n’est pas nouvelle ; voici de quelle manière l’auteur essaie de la rajeunir. L’essence de la chose en soi est d’être nécessairement absolue ; toute diversité en doit donc être radicalement exclue. Par suite la chose en soi est étrangère au changement dans le temps (principe de substance) ; le changement dans les manifestations phénoménales de la chose en soi ne peut venir que d’une action étrangère (principe de causalité). Les déductions de l’auteur sont laborieuses, obscures, beaucoup trop concises. Est-il besoin de faire remarquer combien de pétitions de principes, et des plus risquées, se cachent sous la formule que Spier nous donne avec tant d’assurance du principe de l’identité : et c’est sur une base aussi discutable qu’il veut faire repeser la solidité des premiers principes de la connaissance ! — Sur les limites du rôle de l’État, von Opitz présente de brèves, mais justes considérations, auxquelles malheureusement l’originalité fait entièrement défaut. La mission de l’État est non pas de se substituer à l’activité des citoyens, mais d’en protéger, d’en favoriser le développement. La liberté de pensée est une des conditions indispensables à ce déploiement des énergies individuelles. Les dangers et les abus n’en sauraient faire méconnaître l’action bienfaisante, l’impérieuse nécessité. — Sous ce titre : L’atome n’est pas un mythe, le docteur L. Weiss essaie de démontrer en huit propositions, contre G. Knauer et Fr. Vischer, que l’hypothèse des atomes peut être présentée de manière à satisfaire à la fois aux exigences de la science et aux besoins de la conscience qui répugne au matérialisme et au panthéisme. Il n’est pas juste de dire avec Knauer « qu’il soit honteux, après Kant, de parler encore d’atomes. » Weiss soutient que les Principes métaphysiques de la science de la nature justifient sur tous les points essentiels sa propre conception des atomes. À son argumentation très-savante, mais aussi très-subtile, nous nous bornerons à faire l’objection suivante : Kant nie formellement le vide ; comment veut-on qu’il