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puisse admettre l’atome ? — En parlant de l’Unité de la conscience, le professeur Krähenbühl, de Lucerne, se propose de préciser et de compléter sur quelques points la démonstration que Brentano a présentée du même principe dans sa psychologie. Nous ne trouvons pas plus chez le disciple que chez le maître d’arguments vraiment nouveaux, en faveur de la thèse spiritualiste. — Dans une réponse aux critiques dirigées par Volkelt contre l’analyse de la pensée, qui forme la deuxième partie des Analyses psychologiques, Horwicz reproche avec vivacité à son adversaire de ne l’avoir souvent ni compris, ni même lu ; et d’oublier que c’est à dessein qu’il a laissé de côté les problèmes métaphysiques pour ne s’occuper que des questions psychologiques. — Une instructive notice du docteur Vaihinger sur l’origine du mot : Erkenntnisstheorie' (théorie de la connaissance), nous apprend que la création du mot doit être rapportée au second Reinhold et remonte à l’année 1832. L’école de Hegel laissa dans l’oubli le nom comme elle négligeait la chose, tandis que Herbart, et plus tard Prantl et Uberweg, la remirent en honneur, et lui conquirent définitivement le droit de cité dans la terminologie philosophique.

IIIe Livraison. — Le rôle de la philosophie, discours prononcé à Berlin par J. H, v. Kirchmann. Il serait malaisé, en lisant ce discours, de découvrir en quoi la doctrine de l’auteur diffère de celle des autres philosophes ; en quoi son réalisme s’écarte des conceptions chères à l’école réaliste. C’est l’esprit, ce sont les pensées de Platon, d’Aristote, de Hegel, qui revivent dans le langage du représentant de l’école réaliste. Quelques critiques, très-modérées d’ailleurs, à l’adresse du pessimisme de Schopenhauer, rappellent seules la polémique récente qui s’est engagée entre Kirchmann et Hartmann. Le discours est, en un mot, une sorte d’apologie populaire de la philosophie, de son rôle scientifique, de sa mission sociale.

Nous rendons avec plaisir cet hommage à M. de Kirchmann, qu’il est difficile de faire un plaidoyer plus lumineux, plus habile, plus insinuant ; de mieux écarter les questions irritantes, les problèmes qui divisent, pour n’insister que sur les vérités les plus accessibles, les moins contestables ; de s’effacer enfin avec plus de modestie derrière son sujet, et d’oublier les intérêts de sa propre originalité et de son système pour ne songer qu’à l’intérêt supérieur de la raison et de la philosophie.

Analyse psychologique et métaphysique des premiers principes de la pensée, par le docteur v. Struve. Le docteur Struve veut faire sortir de l’analyse psychologique les principes métaphysiques de la connaissance. Leibniz avait dit que nous trouvons en nous-mêmes l’être, l’unité, la substance, la cause, etc. Notre Maine de Biran. développait une doctrine semblable, et fondait sur la psychologie sa théorie des premiers principes. Sans faire aucune mention de ses devanciers, le docteur Struve entreprend de nous montrer, à son tour, comment, dans tout fait de conscience, l’identité du sujet, la régularité causale ou le