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ANALYSES ET COMPTES-RENDUS




Luigi Ferri. Sulla dottrina psigologica dell’associazione. De la doctrine psychologique de l’association. Essai historique et critique. Extrait des Mémoires de l’Académie « dei Lincei, » 1877-1878. Rome, 1878.

La théorie de l’association des idées est intimement liée à l’histoire de la philosophie en Angleterre, on peut dire qu’elle en fait le fond ; c’est donc une œuvre des plus intéressantes qu’a tentée M. Ferri quand il a entrepris d’exposer la naissance, le développement et les différentes phases de cette théorie : par là, il se plaçait au cœur même de la pensée anglaise et s’assurait les meilleures chances de pénétrer le secret de ses mouvements pendant les trois derniers siècles. Mais l’importance même de cette doctrine et les rapports multiples qui l’unissent à toutes les branches de la science philosophique dans les trois royaumes étaient un péril ; le mémoire historique pouvait devenir une histoire de la philosophie en Angleterre, et même, comme la question est du ressort de toutes les philosophies, une histoire de la philosophie moderne en général : histoire nécessairement confuse et présentée de biais. M. Ferria compris le péril, et il s’est efforcé de l’éviter. Il se montre préoccupé de circonscrire son sujet. Très versé dans l’histoire de la philosophie, parmi les faits dont il a les mains pleines, il ne choisit que ceux qui se rapportent au problème posé ; du moins il ne s’avance jamais qu’avec crainte sur les frontières de son domaine. Ce mémoire est un recueil de documents souvent décisifs, toujours utiles pour l’histoire de l’associationisme, mis en bon ordre dans un cadre un peu vaste. Parcourons avec lui les principales périodes de cette histoire.

Il y a d’abord une période de fondation et de développement qui va de Hobbes et Locke à Hartley. Hobbes serait en effet le premier des philosophes de l’association, si un moderne était jamais premier dans une question qu’Aristote a pu pressentir. Hamilton a su reconstituer au moyen de textes choisis dans l’opuscule sur La mémoire et la réminiscence une théorie aristotélicienne de ce même fait, qu’il résume ainsi : 1o Aristote a observé et signalé la connexion en vertu de laquelle un mouvement mental est appelé comme conséquent d’un autre. 2o Il a remarqué la ressemblance entre les mouvements qui accompagnent