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plète la conception assez vague qu’on avait pu se taire jusqu’ici du caractère de Fermat, montre que le célèbre géomètre n’a pas rédigé les démonstrations de ses théorèmes les plus importants, prouve enfin par des considérations diverses qu’on ne saurait trouver ces démonstrations dans les manuscrits. À la seconde partie M. Henry a renvoyé les pièces inédites et les notes qui, trop longues pour pouvoir figurer dans la première, trop courtes pour pouvoir être autant de travaux particuliers, lui ont paru mériter attention.

Signalons, comme intéressant particulièrement les lecteurs de la Revue, la remarque, étayée par de nombreux exemples, que « la modestie a fait des progrès, au moins des progrès apparents » (p. 11). Citons les pages 14 et 15 dans lesquelles Fermat est considéré comme disciple de Bacon, et les pages 35 (note 2) et 55 (note 2), qui contiennent deux importantes collections de variantes pour une future édition de Descartes. Pages 55-60, M. Henry publie une lettre de Chanut à la Princesse palatine, de laquelle il paraît ressortir que la princesse réclama après la mort de Descartes ses lettres aux exécuteurs testamentaires du philosophe. À propos de ce remarquable passage des Voyages de Monconys : « Il me dit son opinion du soleil, qu’il croyait une estoille fixe, la conservation de toutes choses, la nullité du mal, la participation à l’âme universelle » M. Henry démontre, contrairement à l’assertion de Libri, que ces opinions philosophiques ne doivent pas être attribuées à Galilée, mais qu’elles sont de Viviani. Pages 80 et 81, nous remarquons une lettre inédite de Pascal. Pages 82 et 94 on trouve un remarquable essai de démonstration par Malebranche de l’équation précédé d’une notice qui corrige et complète les pages consacrées ici même (octobre 1877) à ce sujet. Plus loin, nous rencontrons, attribués au même philosophe, d’après les manuscrits de la Bibliothèque nationale, des théorèmes sur les formes quadratiques et un essai de résolution de l’équation . Enfin, dans les pages 206-208, nous lisons la singulière liste suivante (ce sont les personnages auxquels il fut proposé d’adresser des exemplaires de la première édition des Pensées de Pascal) : MM. Arnaud, Guelphe, de Roannez, de La Ghaize, de Treville, Dubois, Nicole, des Billettes, Le Curé, P. Malebranche, P. d’Urfé, P. Blot, P. du Gué, P. Martin, P. Quesnel, MM. Toinard et Menard, P. de l’Aage, MM. Touret et Caumartin, Mme de Saint-Loup ; et (dans le cas où il en serait donné à Port-Royal des Champs) MM. de Sacy, de Sainte-Marthe, de Tillemont.

Nous passons, cela va sans dire, sur beaucoup de petites trouvailles fort curieuses, et nous négligeons complètement l’importance mathématique de ce travail, importance sur laquelle M. Chasles (Comptes rendus de l’Académie des sciences de Paris) et M. Genocchi (Atti dell' Academia delle Scienze di Torino) ont d’ailleurs insisté.

Z.