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REVUE DES PÉRIODIQUES ÉTRANGERS




PHILOSOPHISCHE MONATSHEFTE.


Année 1880. Livraisons IV, V et VI.

Vaihinger : Un essai inédit de Kant sur la liberté. Vaihinger, poursuivant son infatigable enquête sur les textes publiés ou inédits de Kant, nous communique aujourd’hui un intéressant essai sur la liberté, qui parut en 1788 dans le numéro 100 de l’Allgemeine Literaturzeitung. L’essai avait été envoyé à la Revue par Kraus et figure dans ses œuvres. Mais nous savons, par le témoignage même de Kraus, que la rédaction lui en avait été fournie en majeure partie par Kant, et qu’il n’avait eu qu’à y faire de légères modifications pour l’adapter aux exigences du journal. Il s’agissait d’une réponse à un écrit d’Ulrich, professeur estimé d’Iéna, Eleuthériologie, ou sur la liberté et la nécessité, Iéna, 1788, qui combattait la doctrine de Kant sur la liberté, au moment même où paraissait la Critique de la raison pratique. Les adversaires de Kant avaient bruyamment salué cette réfutation. Ulrich avait déjà, dans un précédent ouvrage, attiré l’attention de Kant. Ses Institutiones logicæ et metaphysicæ (Ienæ, 1785) attaquaient le subjectivisme de la théorie de la raison pure, et annonçaient l’intention de défendre contre Kant la cause du déterminisme. Voici ce que l’auteur y disait : « Quæ autem sit libertatis humanæ ratio, unde commentitia ista et utopica libertatis alicujus opinio, quam innoxiu sit omnisque periculi exsors deterministarum sententia ; quæ sint e diverso incommoda et pericula opinionis indeterministarum, alio loco ac tempore, plenioris Eleutherologiæ initia continente, dicetur. » On voit clairement par cette courte citation quel était le dessein d’Ulrich et à quelle école il appartenait.. « Dans ses Institutiones, nous dit B. Erdmann (Kant’s Kriticismus, p. 107 et 108), Ulrich se rapproche en partie de Kant ; mais il n’adopte que le point de vue de la dissertation de 1770, et paraît poursuivre une tentative de conciliation entre la doctrine kantienne des phénomènes et la théorie leibnizienne des noumènes. On comprend l’intérêt que Kant devait attacher à la réfutation des idées d’Ulrich. Il est bien vraisemblable que l’article de l’Allgemeine Zeitung est en grande partie de sa main. L’excellent apparatus qui suit la publication du texte témoigne du soin et de la pénétration habituels à Vaihinger.

Frédéric de Bærenbach : Le problème anthropologique comme problème fondamental de la philosophie. L’auteur résume dans cet article l’idée maîtresse du 1er volume de son Fondement de la philosophie critique. Nous avons eu déjà l’occasion d’en entretenir nos lecteurs. Qu’il nous suffise de rappeler que Bærenbach, en fidèle disciple de Kant,